lundi 20 juin 2016

Les aventures extraordinaires d’Adèle Blanc-Sec de Luc Besson (2010) Note : 12/20

Farandole de bons bougres




J’avoue ne pas avoir lu les bandes dessinées de Tardi, matériaux originels du film et serais donc bien mal placé pour juger de la fidélité de l’adaptation.

Néanmoins les quelques couvertures que j’ai pu voir sur le net me laissent à penser que Besson a vampirisé l’œuvre pour en faire un élément cohérent avec l’antériorité de sa filmographie. Le film est peut-être médiocre mais il est purement Bessonien, ce qui rattrape l’intérêt que l’on se doit d’y porter.

Les gros points forts du film sont les décors, les costumes et l’atmosphère générée, que l’on soit en Egypte (clin d’œil au 5ème élément) ou dans le Paris des années 1910 ; tout est minutieusement retranscrit, d’une luminosité peu souvent usitée pour décrire cette décennie.

Et puis vient l’actrice principale. Louise Bourgoin a certes la beauté particulière propre à l’époque, ce qui est d’une troublante crédibilité, mais son jeu laisse à désirer. On l’a sent peu sûre d’elle-même, au bord du tremblement propre aux imposteurs, qui en prennent conscience, quelques minutes avant de tourner. Elle ne s’exprime qu’en répliques cinglantes teintées de cynisme, ton amusant mais qui ne peut être le mode d’expression permanent d’un être normalement constitué.

Les seconds rôles sont plaisants, notamment Gilles Lelouch et Jean-Paul Rouve, incarnant à merveille des archétypes de personnages que l’on ne peut trouver qu’au cœur de la troisième république.

Pour conclure, un film entre deux eaux, correctement mis en scène avec les moyens financiers à la hauteur des ambitions, mais une héroïne qui patauge et une histoire qui ne sait choisir entre le ptérodactyle et la momie, concentrant deux récits mêlés jusqu’au bout alors qu’il aurait fallu choisir l’un ou l’autre et s’y tenir, quitte à envisager une suite pour réaliser celui que l’on aurait écarté.

Malgré tout je ne bouderai pas mon plaisir de voir un Besson récent, le seul capable de narrer des turpitudes d’adultes avec des yeux d’enfants.








Samuel d’Halescourt

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