J’avoue ne pas avoir lu les
bandes dessinées de Tardi, matériaux originels du film et serais
donc bien mal placé pour juger de la fidélité de l’adaptation.
Néanmoins les quelques
couvertures que j’ai pu voir sur le net me laissent à penser que
Besson a vampirisé l’œuvre pour en faire un élément cohérent
avec l’antériorité de sa filmographie. Le film est peut-être
médiocre mais il est purement Bessonien, ce qui rattrape l’intérêt
que l’on se doit d’y porter.
Les gros points forts du film
sont les décors, les costumes et l’atmosphère générée, que
l’on soit en Egypte (clin d’œil au 5ème élément)
ou dans le Paris des années 1910 ; tout est minutieusement
retranscrit, d’une luminosité peu souvent usitée pour décrire
cette décennie.
Et puis vient l’actrice
principale. Louise Bourgoin a certes la beauté particulière propre
à l’époque, ce qui est d’une troublante crédibilité, mais son
jeu laisse à désirer. On l’a sent peu sûre d’elle-même, au
bord du tremblement propre aux imposteurs, qui en prennent
conscience, quelques minutes avant de tourner. Elle ne s’exprime
qu’en répliques cinglantes teintées de cynisme, ton amusant
mais qui ne peut être le mode d’expression permanent d’un être
normalement constitué.
Les seconds rôles sont
plaisants, notamment Gilles Lelouch et Jean-Paul Rouve, incarnant à
merveille des archétypes de personnages que l’on ne peut trouver
qu’au cœur de la troisième république.
Pour conclure, un film entre
deux eaux, correctement mis en scène avec les moyens financiers à
la hauteur des ambitions, mais une héroïne qui patauge et une
histoire qui ne sait choisir entre le ptérodactyle et la momie,
concentrant deux récits mêlés jusqu’au bout alors qu’il aurait
fallu choisir l’un ou l’autre et s’y tenir, quitte à envisager
une suite pour réaliser celui que l’on aurait écarté.
Malgré tout je ne bouderai pas
mon plaisir de voir un Besson récent, le seul capable de narrer des
turpitudes d’adultes avec des yeux d’enfants.
Samuel d’Halescourt
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