vendredi 16 octobre 2015

Conversations d’un enfant du siècle (2015) Frédéric Beigbeder Note :15/20

Conversations d’un enfant du siècle (2015)    Frédéric Beigbeder


Où Finkielkraut est détendu et d’Ormesson vulgaire.




Beigbeder s’entretient avec quelques écrivains qu’il a en haute estime, qu’il admire et par sa déférence retenue obtient une somme de confidences proprement géniales qui éclairent l’œuvre de ces graphomanes intempestifs qu’on adore.


Une interview de Houellebecq, quand elle est bien menée, c’est toujours un peu du Houellebecq, une apostille essentielle à l’œuvre en cours et qui restera au même titre qu’une correspondance pour en éclairer les obscures aspérités.

Contrairement à un travail de journaliste classique, Beigbeder les met à l’aise et par une joyeuse et saine connivence recueille de ses chers écrivains non seulement leurs pensées mais leurs regards pertinents sur leurs propres travaux.

Il convoque dans un même ouvrage la virulence parfois trash des représentants les plus emblématiques du litterary brat pack (McInerney et Easton Ellis) et la douceur stylistique de nos écrivains les plus académiques (Finkielkraut et D’Ormesson). Cette alliance, ce mélange d’écoles et de générations est tout ce qui peut ravir l’homme ouvert, toujours avide d’associations insolites.

Une belle occasion de découvrir des auteurs, que Beigbeder semble considérer comme fondamentaux, tels Bernard Franck ou Albert Cossery dont je n’avais jamais entendu parler. Rattrapant ma crasse inculture (de nouveau merci wikipédia), Cossery a l’air des plus intéressants, écrivain de la paresse, de l’oisiveté, bref du non-travail, il ne peut que susciter un sincère intérêt.

Pour conclure, si vous avez envie de découvrir des écrivains sous des angles jusque là inconnus, précipitez-vous sur ce bouquin où Beigbeder s’impose comme un des maîtres de l’entretien littéraire.

L’auto interview ou les interviews posthumes sont particulièrement savoureuses et relèvent pour le coup d’un vrai travail littéraire.

Beigbeder, sectateur du divergeant et de l’éclectisme, il reprendrait j’en suis sûr cette maxime de mon cru qui est ma devise, « je préfèrerais toujours quelqu’un de brillant à quelqu’un qui pense comme moi ! »








Samuel d’Halescourt

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