Mortel transfert de Jean-Jacques
Beineix (2001)
« Et le Jack Russel en plus ! »
Beineix livre un ultime film, du
moins considéré comme tel en ce mois de novembre 2015. Peut-être
s’est-il lui-même mis en retrait et éloigné du cinéma ou est-ce
les producteurs, profession composée très largement d’opportunistes
cupides, qui n’ont pas le courage et l’amour de cet art suffisant
pour le produire ?
Si la deuxième hypothèse est
vraie, ils prouveraient par-là qu’ils n’aiment pas le cinéma
français et leurs démiurgiques sentinelles, méritant ainsi notre
mépris, notre crachat !
Tout est déjà contenu dans la
scène d’ouverture. Jean-Hugues Anglade, psychanalyste que l’on
devine psychiatre de formation par le fait qu’il délivre, à un
moment donné, une ordonnance et qu’il évoque ses études de
médecine, suit lui-même une analyse chez un confrère, Robert
Hirsh. Dans le cabinet se trouve un tableau vénitien où des hommes
déguisés et masqués regardent la rue. C’est l’annonce des
aventures qui attendent Anglade, les faux-semblants, la quête
initiatique, la perdition et puis la renaissance.
Beineix fait son Kubrick et
inscrit son Mortel transfert comme le Eyes Wide Shut français.
Pour conclure, un film
merveilleux, sombre mais non dénué d’humour où le fétichisme se
confond avec l’avarice. L’ambiance y est parfois lourde et
malsaine, semblable au téléfilm érotique du dimanche soir d’M6
que nous regardions jeunot.
Une cavalcade dans un Paris
obscur où tout paraît étrange, entre rêve et cauchemar.
Samuel d’Halescourt
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