dimanche 1 novembre 2015

Souvenirs de jeux de rôles : 1 – Les premières parties

Souvenirs de jeux de rôles : 1 – Les premières parties


Tout commença au collège, en quatrième, dans ce qui devait être 1995. Cette année là, je rencontrai Boris qui était dans ma classe et qui pratiquait le jeu de rôle avec un certain Charles depuis deux ou trois ans déjà. Le fait qu’ils formaient un duo exclusif les amenait à d’étranges combinaisons rôlistiques comme être maître du jeu et joueur en même temps. Je parlai à Boris de ma passion pour la science-fiction et la fantaisie et cela ne tombant pas dans l’oreille d’un sourd, il me proposa assez vite une activité insolite avec son pote Charly un après-midi de vacances.

Je me rendis donc chez Bobo, dans un rendez-vous nimbé de mystère où une partie de Warhammer m’attendait (le scénario du livre de base). Charly me mis au parfum des premiers rudiments de l’activité : pas de gagnant, pas de perdant, le but est de s’amuser ; tu interprètes un personnage dans un monde imaginaire mais régulé et tu me dis ce que tu y fais. De cette première séance je ne garde le souvenir que d’une attaque de brigands dans la rue, qui nous menaçaient de leur bâton.

Cette histoire de bâton nous a fait beaucoup rire avec Boris, hilares de leur côté phallique, pardonnez-nous, nous étions au seuil de l’adolescence et puérilement obsédés. Le jeu était accompagné de nos premières cigarettes, à la fois transgressives et imitatrices, notre plaisir n’en n’était que décuplé.

L’après-midi s’acheva, je rentrai chez moi avec le sentiment de m’être bien amusé mais sans plus.

Le lendemain, même heure, nous remettions çà ; cette fois c’était Star Wars et toujours Charly aux manettes. Et c’est là qu’est arrivée la révélation. Je jouais un contrebandier et inspiré par ma passion prépubère du catch, je décidai d’administrer une descente du coude à un soldat de l’empire. J’enchaînai deux échecs critiques consécutivement et me brisai ledit coude sur une pierre alors qu’il retirait sa tête. Voilà c’est à ce moment précis que le virus s’est inoculé en moi et que j’ai passé dix ans de ma vie à ne faire que ça. Charles m’a raconté que pour lui l’élément déclencheur de l’addiction fut un marteau de guerre éclatant le crâne d’un crocodile dans le mythique Oeil Noir avec ses potes de Paris.

Boris m’a ensuite parlé de Donjons et Dragons, lui possédant le manuel des joueurs et Charles le guide du maître, il ne leur manquait plus que le bestiaire monstrueux pour s’y mettre. Ni une, ni deux, après les cours je me ruai au magasin de jouets pour l’acheter. 230 francs, c’était une somme pour moi, un véritable investissement. La semaine d’après nous commencions notre premier DD, 2ème édition, où mon personnage, Malak, est mort au bout de trois quart d’heure après avoir giflé par bravade notre commanditaire entouré de ses sbires. Je testais la cohérence du monde et appris que même dans un jeu de rôles des règles immuables subsistent.





Samuel d’Halescourt

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