Souvenirs de jeux de rôles :
1 – Les premières parties
Je me rendis donc chez Bobo,
dans un rendez-vous nimbé de mystère où une partie de Warhammer
m’attendait (le scénario du livre de base). Charly me mis au
parfum des premiers rudiments de l’activité : pas de gagnant,
pas de perdant, le but est de s’amuser ; tu interprètes un
personnage dans un monde imaginaire mais régulé et tu me dis ce que
tu y fais. De cette première séance je ne garde le souvenir que
d’une attaque de brigands dans la rue, qui nous menaçaient de leur
bâton.
Cette histoire de bâton nous a
fait beaucoup rire avec Boris, hilares de leur côté phallique,
pardonnez-nous, nous étions au seuil de l’adolescence et
puérilement obsédés. Le jeu était accompagné de nos premières
cigarettes, à la fois transgressives et imitatrices, notre plaisir
n’en n’était que décuplé.
L’après-midi s’acheva, je
rentrai chez moi avec le sentiment de m’être bien amusé mais sans
plus.
Le lendemain, même heure, nous
remettions çà ; cette fois c’était Star Wars et toujours
Charly aux manettes. Et c’est là qu’est arrivée la révélation.
Je jouais un contrebandier et inspiré par ma passion prépubère du
catch, je décidai d’administrer une descente du coude à un soldat
de l’empire. J’enchaînai deux échecs critiques consécutivement
et me brisai ledit coude sur une pierre alors qu’il retirait sa
tête. Voilà c’est à ce moment précis que le virus s’est
inoculé en moi et que j’ai passé dix ans de ma vie à ne faire
que ça. Charles m’a raconté que pour lui l’élément
déclencheur de l’addiction fut un marteau de guerre éclatant le
crâne d’un crocodile dans le mythique Oeil Noir avec ses potes de
Paris.
Boris m’a ensuite parlé de
Donjons et Dragons, lui possédant le manuel des joueurs et Charles
le guide du maître, il ne leur manquait plus que le bestiaire
monstrueux pour s’y mettre. Ni une, ni deux, après les cours je me
ruai au magasin de jouets pour l’acheter. 230 francs, c’était
une somme pour moi, un véritable investissement. La semaine d’après
nous commencions notre premier DD, 2ème édition, où mon
personnage, Malak, est mort au bout de trois quart d’heure après
avoir giflé par bravade notre commanditaire entouré de ses sbires.
Je testais la cohérence du monde et appris que même dans un jeu de
rôles des règles immuables subsistent.
Samuel d’Halescourt
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