J’ai refilé son deuxième cadeau à Floyd. Il n’était plus vraiment en état de développer une émotion alors il s’est contenté de sourire bêtement. Cinq minutes plus tard il reprenait son rôle de dragon avec une seule idée en tête, atteindre le prochain niveau. Bien au chaud dans sa mousse ergonomique, casque projecteur vissé sur l’occiput, manettes au poing, je ne le reverrai pas avant un bout de temps.
De mon côté, je me suis lu une
cinquantaine de pages de mon « Généalogie de la morale »
et puis je me suis endormi, à l’heure de la sieste, devant un
documentaire qui tentait de faire le point sur les bienfaits de
l’influence aliénigène.
Je suis sorti de ma torpeur
éphémère en début de soirée, dans une heure géoconstante, avec
un léger mal de crâne au niveau du front. De mon sommeil je me
souviens qu’une baleine bleue essayait de me grignoter les doigts
de pieds.
Dans le salon Floyd était sorti
de sa cabine à duvet Nintendo pour se ravitailler en pizzas dont
deux boîtes éventrées gisaient sur la table basse.
Nous échangeons quelques mots :
- Alors ? je lui envoie.
- 150ème !
- Mortel !
Après quoi il repart se blottir
dans sa mousse, rejoindre hypnotisé le ventre de maman, batailler
sans relâche pour étendre sont territoire et son empire.
Je prends une bonne douche,
réajuste ma crête et me rends au guichet de l’astroport pour
régler nos deux journées de villégiature. J’en profite pour
commander une bonne quantité de bouffe ainsi qu’un plein d’eau
et d’oxygène, une autonomie assurée pour au moins un mois.
Je vous recontacte prochainement.
Samuel d’Halescourt
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