Elu prince des poètes en son temps
Un livre merveilleux composé de
quatre parties, deux biographies de Paul Verlaine, l’une de
jeunesse et l’autre plus tardive, un court texte sur Rimbaud puis
conclut par trois poèmes, pour le coup mineurs, de Zweig.
Un grand romancier qui narre la
vie tumultueuse d’un grand poète, cela ne peut déboucher que sur
du magistral, une littérature soyeuse et élégante, du caviar dans
une coupelle en or.
Outre le style supérieur et
complexe, on y apprend énormément de choses sur la vie de Verlaine.
Les trois coups de feu qui visent Rimbaud, l’un des tirs le
touchant superficiellement, ne supportant pas la séparation et qui
lui vaudront quelques années de prison. Zweig nous indique qu’il
s’est converti au catholicisme mais point de conversion, un simple
retour à ses racines, à une ontologie enfouie. De ce moment il
rejoint officiellement les rangs des poètes catholiques.
Il fera un autre séjour en
prison après avoir frappé sa pauvre mère, la seule voulant encore
bien de lui et prête à l’héberger. Après cela, ce sera la rue
mais la reconnaissance de toute une génération
Pour conclure, un livre peut-être
pour érudit mais tellement jouissif autant dans le contenu que dans
la langue. Tous les amateurs des poèmes Saturniens trouveront ici un
évangile selon saint-Zweig, un début d’éclaircissement sur une
figure révérée et adulée par bon membre de marginaux romantiques
dans l’acception étymologique du terme.
Enfin, je milite pour remettre au
goût du jour cette vieille tradition et que soit élu de nouveau et
dans l’instant un prince des poètes.
Samuel d’Halescourt
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