« Soyons sérieux, il est bibliothécaire, pour l’amour du ciel »
Un film de Jean-Jacques Annaud
est toujours un plaisir, une forme profonde de délice, une joie
extatique. Le seul réalisateur français qui, avec des moyens et des
méthodes hollywoodiennes, est capable de produire un pur film
d’auteur.
Celui-ci n’est pas un des
meilleurs mais reste un cru excellent, entre Lawrence d’Arabie,
Tintin au pays de l’or noir et le Diamant du Nil.
Une grande aventure dans
l’Arabie des années trente quand les premiers puits de pétrole
ont redistribué les gouvernances. Dans ce décor historique, il nous
est proposé de suivre l’ascension d’un petit bibliothécaire,
certes de sang royal, de l’insignifiance au contrôle de tout un
royaume.
C’est une grande fresque à
l’ancienne, pas une expérimentation du désert et de ce qui va
avec le soleil, le vent et la soif comme dans Lawrence d’Arabie,
mais une épopée où s’affrontent modernes et conservateurs.
Au niveau du jeu des acteurs,
deux remarques, la prestation exceptionnelle d’Antonio Banderas et
la présence magnétique de Freida Pinto.
Le film s’intéresse à un
monde, une culture dont il présente une vision relativement honnête
avec ses bassesses et ses grandeurs.
Tahar Rahim, quant à lui, n’est
pas étincelant, il confine même au fade mais a le grand mérite
d’avoir la gueule de l’emploi, crédible dans son rôle de petit
intellectuel qui par les hasards de la vie se retrouve chef de
guerre.
Pour conclure, une suite logique
à la carrière positivement surdimensionnée d’Annaud où
l’emphase et la juste prétention ont du style, de l’allure,
suffisamment pour nous laisser expectatif devant la progression d’un
rêve cinématographique.
La réincarnation de David Lean,
le pétrole en plus mais avec la même conflictualité tribale.
Annaud se devait de traiter cette Arabie islamique pour compléter
sa collection de tableau qui tente d’appréhender l’ensemble de
l’humanité.
Samuel d’Halescourt
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