Magnifique oeuvre, entre film de
guerre et film d’assaut, très bien réalisé, presque virtuose où
chaque plan est d’une richesse incroyable.
La trame fait partie de l’histoire
de France moderne. Un groupe d’indépendantistes Kanak assaille une
petite gendarmerie de campagne puis se constitue des otages qu’il
retient captifs dans la grotte d’Ouvéa.
Ça apparaît comme le deuxième
volet de la 317ème section de Pierre Schoendoerffer,
n’ayant rien eu d’aussi réussi dans le genre pendant ce long
laps temporel et on espère que dans vingt ou trente ans un autre
grand cinéaste tricolore conclura le triptyque.
Le grain de l’image, la lumière,
la contemplation en arrière plan d’une nature sauvage et
luxuriante, tout fait penser à du Terence Malik inspiré, au sommet
de son art.
Kassovitz s’était un peu perdu
pendant sa parenthèse américaine, même si Gothika était plutôt
bon, et nous revient avec une production bien française, un film
objectif, correctement maîtrisé, doucement politique.
Une œuvre où le manichéisme
n’est pas de mise, donnant la parole à toutes les parties, à
chaque camp, indépendantistes comme agents du GIGN jusqu’au
ministre de l’Outre-mer et finalement ne contentant personne, ce
qui peut expliquer son relatif échec et que Kasso veuille enculer le
cinéma français.
Pour conclure, un film brillant,
tempéré, tout en nuance dans son approche où commençant par le
massacre, le décompte des jours s’égrène, de J-10 au jour J,
nous progressons vers un dénouement au sordide inéluctable.
Une tragédie estampillée année
80 sur fond d’élection présidentielle avec la séquence d’un
assaut final proprement ébouriffante.
Samuel d’Halescourt.
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