vendredi 4 mars 2016

Les enfants qui mentent n’iront pas au paradis – Nicolas Rey (2016) Note : 16/20

Petit traité déguisé de politique élémentaire




Mon libraire fétiche avait bien le dernier Rey en rayon. Cette noble maison que je soupçonne de gauchisme attardisant et ostracisant Millet, Finkielkaut ou autre Zemmour, distribue encore l’auteur qui nous intéresse ici, ne s’étant encore jamais distingué médiatiquement de quelques saillies considérées comme réactionnaires. Infamie suprême chez le bisournous.

La thèse du livre est simple et se résume ainsi : les sentiments sont toujours plus forts que la morale ou l’idéologie. Leçon de vie élémentaire que l’on intègre généralement avec l’adolescence. Ici c’est l’amour qui gagne par KO devant les préjugés politiques du personnage principal.

Personnage qui semble être le seul type normal, le français moyen anarchisant uniquement mue par ses désirs et pris en tenaille par le parti national et la horde de parents d’élèves boboïsant encore plus intolérant que les premiers au nom évidemment de la tolérance, paradoxe commun à tout ce qui gravite au-delà du centre gauche.

Nicolas Rey nous gratifie de quelques scènes de sexe crues, certains diront trash, mais il faut être relativement humble dans le jugement de cette matière au référentiel fluctuant, chacun se voyant être le déviant de l’autre.

Il nous recase également cette citation qu’il aime tant et empruntée à Lévi-Strauss tirée, si mon souvenir est bon, de « Race et Histoire » : « Le barbare c’est celui qui croit à la barbarie », sur laquelle il y aurait beaucoup à dire, un peu comme l’abyssal slogan de mai 68 : il est interdit d’interdire.

Pour conclure, un des meilleurs livres de Rey. Du sous-houellebecq évidemment mais c’est le lot de tous les auteurs contemporains du maître.

Par amour pour Catherine (sosie de Sigourney Weaver) et dépendance de l’exultation du corps, il se rapprochera du parti national, faisant tomber les précautions qui étaient les siennes. Et comment l’en blâmer ? Il suit une pente logique qui apparaîtra limpidement à tous avec le temps, le général de Gaulle s’est réincarné et porte le jupon.








Samuel d’Halescourt

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