mardi 1 mars 2016

L’Explorateur en Folie de Victor Heerman (1930) Note : 12/20

Du Lovecraft sans épouvante


Largement supérieur à « Noix de Coco », cet Explorateur en Folie reprend les recettes du premier opus mais en les améliorant, donnant un film tout à fait convenable.

Film composé de trois parties bien distinctes qui s’imbriquent les unes dans les autres : les saillies verbales de Groucho, l’histoire du vol de tableau et les délires d’Harpo. Scénario complètement délirant que vous déconseilleraient formellement d’écrire ces escrocs que sont les professeurs de scénario qui n’ont jamais rien fait dans le cinéma et prétendent vous donner les clefs de la réussite. Du siècle écoulé, si les cinéastes avaient suivi leurs conseils et méthodes, la moitié des chefs d’œuvre du septième art n’auraient jamais vu le jour. Que dis-je la moitié, quatre vingt dix pour cent.

Il y a une unité avec le film précédent, une sorte de diptyque où l’on est clairement dans du théâtre filmé, le plus gros de l’histoire se passant dans une seule et même pièce. Etat larvaire de l’œuvre des Marx Brothers, début en forme de laboratoire de leur humour pour un cinéma parlant embryonnaire.

Le capitaine Spaulding (Groucho) apparaissant à l’écran avachi dans un palanquin porté par quatre africains en habits de folklore, est une grande scène, drôle et politiquement incorrecte.

Pour conclure, un film correct mais relativement bancal, un style collectif en gestation de par le scénario et la réalisation jusque là assurée par le contraire d’une pointure.

Un Groucho excellent comme dans le précédent qui sublime ce qui serait sans lui de la pure médiocrité cinématographique.

Un Harpo toujours aussi inquiétant, entre l’ahuri et le demeuré qui aurait clairement sa place en hôpital psychiatrique, Chico ne suffisant pas à canaliser sa folie.

Et un Zeppo (cette fois identifié), impeccable, le clown blanc de la troupe, accumulant classe et style ; il est la caution traditionnelle sérieuse du projet et on regrette qu’il n’ait pas plus de scènes.




Samuel d’Halescourt

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