Du Lovecraft sans épouvante
Largement supérieur à
« Noix de Coco », cet Explorateur en Folie reprend les
recettes du premier opus mais en les améliorant, donnant un film
tout à fait convenable.
Film composé de trois
parties bien distinctes qui s’imbriquent les unes dans les autres :
les saillies verbales de Groucho, l’histoire du vol de tableau et
les délires d’Harpo. Scénario complètement délirant que vous
déconseilleraient formellement d’écrire ces escrocs que sont les
professeurs de scénario qui n’ont jamais rien fait dans le cinéma
et prétendent vous donner les clefs de la réussite. Du siècle
écoulé, si les cinéastes avaient suivi leurs conseils et méthodes,
la moitié des chefs d’œuvre du septième art n’auraient jamais
vu le jour. Que dis-je la moitié, quatre vingt dix pour cent.
Il y a une unité avec le
film précédent, une sorte de diptyque où l’on est clairement
dans du théâtre filmé, le plus gros de l’histoire se passant
dans une seule et même pièce. Etat larvaire de l’œuvre des Marx
Brothers, début en forme de laboratoire de leur humour pour un
cinéma parlant embryonnaire.
Le capitaine Spaulding
(Groucho) apparaissant à l’écran avachi dans un palanquin porté
par quatre africains en habits de folklore, est une grande scène,
drôle et politiquement incorrecte.
Pour conclure, un film
correct mais relativement bancal, un style collectif en gestation de
par le scénario et la réalisation jusque là assurée par le
contraire d’une pointure.
Un Groucho excellent
comme dans le précédent qui sublime ce qui serait sans lui de la
pure médiocrité cinématographique.
Un Harpo toujours aussi
inquiétant, entre l’ahuri et le demeuré qui aurait clairement sa
place en hôpital psychiatrique, Chico ne suffisant pas à canaliser
sa folie.
Et un Zeppo (cette fois
identifié), impeccable, le clown blanc de la troupe, accumulant
classe et style ; il est la caution traditionnelle sérieuse du
projet et on regrette qu’il n’ait pas plus de scènes.
Samuel d’Halescourt
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