I am a rapist pig (la
sensation Rooney Mara)
D’abord... d’abord,
il y a Rooney Mara dans le rôle de Lisbeth, grungeo-punkette
tourmentée et asociale, bisexuelle et hautement vengeresse.
L’incarnation est incroyable, au-delà du crédible,
sensationnelle, on voit sous nos yeux l’éclosion miraculeuse d’une
future grande actrice. Son personnage et ses épreuves, soumis à la
turpitude d’un fonctionnaire social est le seul véritable intérêt
du film.
Et puis il y a Michael,
interprété par Daniel Craig qui, malgré son physique de boxeur
Biélorusse, arrive à nous faire croire à la réalité de ce
journaliste, écrivain et investigateur, embarqué dans la résolution
d’une affaire de disparition dont on a l’impression de l’avoir
déjà vue cent fois. Son personnage ne devient savoureux qu’à
partir du moment où il entre en interaction avec celui de Mara. Une
grande alchimie s’en dégage qui les poussera d’ailleurs à
s’accoupler.
L’image est belle,
léchée, personnelle, elle est Finchérienne, entre merveilleux et
sordide. Ici on ressent la froideur scandinave, la pesanteur de
l’enquête, la distance d’une famille richissime, le tout enrobé
d’une magique irréalité propre au traitement des films de
Fincher.
Pour conclure, du beau
travail, des personnages originaux et captivants mais une histoire,
une trame tellement galvaudée qu’elle confine à l’ennui.
Millénium aurait pu être
un film de Polanski tant il se rapproche de l’atmosphère d’un
« Ghost Writer ».
Fincher, sur ce coup là,
s’inscrit comme un escroc de génie, capable de produire un bel
objet de cinéma avec une matière pour le moins pauvre en atomes.
Samuel d’Halescourt
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