Dans peu de temps, nous serons
hyper-réceptifs au moindre soubresaut du quotidien : le sas qui
se referme, un rire trop appuyé, de l’alcool se déversant dans un
verre, une démarche spécieuse, une main parcourant une chevelure ou
celle de Dridge qui me tape sur l’épaule en me disant « on
se débarrasse du deal maintenant ! »
L’échange s’est déroulé
dans une chambre que Floyd et moi avons louée pour la nuit. Cinq
mille cachetons de V-X autrement appelés Greyhead. La composition
chimique, j’en sais foutre rien. Quant aux effets, il paraît que
cela vous permet d’éprouver les sensations sensorielles d’un
petit gris l’espace de quelques heures. Je parle par témoignage
interposé, ne l’ayant pas testé moi-même. Ce genre de merde
synthétique, je suis suffisamment néophobe pour en réfréner mon
désir d’expérimentation.
Dridge nous a remis les 50000 HD
prévus. Il pourra doubler son investissement s’il revend chaque
pilule au prix du marché, à savoir 20 HD l’unité. Nous, nous
doublons également notre mise de départ, l’ayant acheté 5 HD la
dose directement à la sortie du laboratoire clandestin.
Dridge a rangé l’illicite
marchandise dans une mallette et nous a priés de le suivre prendre
un autre verre au bar avec lui et son pote Guillermo, le maître des
lieux qui n’était autre que le barman qui nous avait servi nos
Sméagols.
Cette fois-ci, heureux d’avoir
engrangé beaucoup d’argent, nous nous sommes fait plaisir en
commandant un Aragorn, un cocktail de roi, plus prestigieux que le
meilleur des champagnes, un mélange d’une dizaine d’alcools
parmi les plus rares et exotiques. 400 HD le verre, celui là je vous
garantis que je vais le savourer !
Je vous recontacte prochainement.
Samuel d’Halescourt
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